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Pédagogie et vulgarisation
24/8/2021

Automobile : les 4 challenges du green deal “ fit for 55 ” de l’Union Européenne

4 min. de lecture
François-Charles Debeunne
CEO

Le 14 Juillet 2021, l’Union Européenne a publié son plan de bataille pour atteindre ses objectifs climatiques : baisse de 55 % des émissions de gaz à effet de serre à 2030 (par rapport à 1990) et neutralité carbone d’ici à 2050.

Le plan « Fit for 55 » comprend un certain nombre de textes législatifs qui adressent notamment l’industrie des transports et plus particulièrement l’industrie automobile en actant la fin de la vente des véhicules thermiques neufs en 2035.

“ Fit for 55 ” pour l’industrie automobile, c’est une révolution.

Quelques DATA pour fixer le contexte :

Les transports représentent 25 % des émissions GES en Europe, la voiture 15%, les autres moyens de transport 10 %.

La production annuelle de véhicules neufs en Europe : 22 millions.

Le parc de véhicules en Europe : 400 millions.

Et cette industrie représente 2 500 000 emplois directs.

La part de marché des véhicules électriques en Europe approche les 10 % (le taux d’immatriculation des véhicules électriques a quasiment quadruplé entre 2019 et 2020).

Photos gratuites de Voiture électrique

Le principe d’électrification du parc automobile est acquis et tous les acteurs du monde automobile sont d’accord pour dire que cette électrification est irréversible : l’investissement sur les moteurs thermiques est terminé, et des milliards d’euros d’investissement sont déployés sur l’électrification actuellement (Stellantis a annoncé 30 milliards d’investissement sur l’électrification d’ici 2025, Renault 10) ; coté client, tous les clients qui passent à l’électrique se déclarent satisfaits et ne repassent pas au thermique.

A partir de là, le débat posé n’est pas l’opportunité de l’automobile électrique mais l’intensité et le rythme de la transformation industrielle de cette industrie, et dans une moindre mesure, la place de l’hybride dans la transformation du modèle.

Les enjeux clés de cette transformation industrielle sont, notamment : Equiper, Innover, Accompagner, Fixer le rythme.

Equiper les territoires de bornes : autoroutes, routes, parkings, syndics de copropriété, logements individuels ; en respectant un équilibre territorial pour ne pas créer de zones défavorisées. En France, 40 000 bornes sont installées ; l’objectif 2021, repoussé à 2022 était de 100 000 bornes. Il en faut 500 000 sur le territoire français pour alimenter un parc automobile électrifié. Des bornes bien entretenues et à puissance forte. Tout le monde doit s’y mettre : TotalEnergies et les autres, Vinci et les autres, les communes, les communautés de commune, les territoires en général les syndics de copropriété, les professionnels de l’équipement électrique.

Innover, Investir : des batteries — lourdes, — chères et + puissantes ; en 2021, l’équipement batterie d’un véhicule pèse entre 300 et 600 kg ; il faut gagner 20 à 30 % d’autonomie avec des batteries moins lourdes.

En plus d’acquérir un nouveau savoir-faire (les batteries représentent 40 % du coût du véhicule), les industriels vont devoir innover par sauts technologiques : évolution des cellules lithium ion, rôle de l’hydrogène, et probablement d’autres technologies non connues à ce jour. Cette montée en compétence est clé et passera aussi par les bonnes alliances (un très bel exemple d’alliance est la création d’Automotive Cells Company (ACC) portée par Stellantis et TotalEnergies).

Fixer le bon rythme de production : celui qui fait baisser les prix ; car l’industrie automobile est une industrie de volume qui impose des grosses cadences de production pour obtenir des prix compétitifs et car il faut l’admettre, l’automobile électrique « entrée de gamme » accessible pour tous n’existe pas pour le moment ; tout en sachant que pour le moment, des productions trop importantes pourraient être disproportionnées dans un marché encore empreint de scepticisme acheteur.

Accompagner l’inévitable casse social : d’une part, un véhicule électrique demande — de main d’œuvre qu’un véhicule thermique, d’autre part pour les emplois maintenus, le mix de compétences va évoluer à un point rendant les évolutions professionnelles impossibles, notamment pour les équipes au-delà d’un certain âge. Très concrètement, des pertes d’emploi rapides et nombreuses sont à venir. Industriels et Etat devront mettre en place les bon dispositifs financiers et d’accompagnement de cette transition Darwinienne. Il s’agit d’au moins 100 000 emplois.

Dans cette transformation, que peux faire le citoyen ? : Tous ceux qui en ont les moyens doivent arbitrer leurs achats vers l’électrique pour accompagner le mouvement et accélérer cette transformation qui gagnera (sur le plan humain et environnemental) à être la moins longue possible. Et l’hybride, à ce stade, n’est pas une alternative gagnante, ni sur le plan environnemental, ni sur le plan financier.

Pour ceux qui ne trouvent pas la voiture électrique adaptée à leur budget, éviter, dans la mesure du possible, les nouveaux achats thermiques : 1/ Qui ne font que maintenir une industrie, de toute façon condamnée, 2/ Dont la valeur marché va baisser très fortement au cours des prochaines année sur le marché de l’occasion.

L’équipe Newwell espère vous avoir éclairé sur cet enjeu de transition environnemental et sociétal.

Newwell illustration

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