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Pédagogie et vulgarisation
6/10/2021

L’hydrogène dans la transition énergétique, on fait le point ?

3 min. de lecture
François-Charles Debeunne
CEO

Chaque jour, nous produisons de l’énergie à base d’énergies fossiles :

➡️ 100 millions de barils de pétrole / jour

➡️ 10 millions de tonnes de charbon / jour

Sortir de la production d’énergies fossiles est un exercice délicat qui mixe innovation et volume industriel.

Les pistes de réduction massive des énergies qui reposent sur la frugalité de la consommation et la circularité de la production sont des contributeurs, mais n’apportent pas une solution totale.

Les énergies solaires et éoliennes apportent leur tribut à la transition énergétique, tout en sachant que par nature ces énergies sont intermittentes et non pilotables car le soleil ne brille pas 24 heures sur 24 et le vent ne souffle pas en permanence.

Pour comprendre les enjeux de transition énergétique autour de l’hydrogène, il faut partir de la base : comment produit-on l’hydrogène ?

A la différence des énergies fossiles qui se trouvent à l’état naturel dans nos sols, l’hydrogène résulte d’un procédé industriel.

On classe l’hydrogène par des codes couleur en fonction du procédé industriel qui le caractérise :

Il est GRIS quand sa production consomme des énergies fossiles (gaz ou charbon gazéifié), dans ce cas il n’a aucun intérêt pour la transition énergétique même s‘il présente l’intérêt d’être propre lors de la combustion (car il n’émet aucune particule).

Il est BLEU si son procédé de fabrication en partance du gaz ou du charbon gazéifié est associé à une technique de capture de carbone ; c’est mieux que le gris, mais à ce stade des technologies de capture carbone, ce n’est pas convaincant.

Il est JAUNE ou ROSE, quand sa production est couplée à des énergies nucléaires ; dans ce cas il contribue fortement à la réduction des émissions de CO2, mais il génère des déchets radioactifs.

Enfin, il est VERT, quand sa production repose sur le principe de l’électrolyse. Il associe l’eau à l’électricité en provenance des énergies solaires ou éoliennes. C’est LA SEULE SOLUTION qui est TOTALE pour supprimer les émissions de GES (Gaz à Effet de Serre) dans la consommation énergétique.

L’hydrogène vert peut :

➡️ Être stocké et transporté

➡️ Apporter de l’énergie directement sur les lieux de consommation (par combustion non émissive de CO2) pour les industries lourdes

➡️ Alimenter des piles à combustible quand la pile est nécessaire pour fournir de l’énergie à des équipements

En dernier lieu, l’hydrogène repose sur des ressources disponibles à l’infini (eau + solaire ou éolien).

Il est donc une vraie solution pour décarboner les grands secteurs industriels tels que la métallurgie, la sidérurgie, la chimie, les transports lourds.

Sur un plan géopolitique, il présente également l’intérêt de redistribuer les cartes de la suprématie énergétique liées aux ressources fossiles des territoires. En Europe, ce point est clé.

Le coût : sans rentrer dans le détail, actuellement, le prix de l’hydrogène vert est 3 fois trop élevé, quand on le compare à l’hydrogène gris ou aux énergies fossiles traditionnelles. La cible est d’atteindre un prix de 1,5 € par kilo d’hydrogène livré (= 38€ par mégawattheure).

Par effet combiné des actions suivantes : baisse des prix de production de l’énergie renouvelable, hausse de la performance et de la taille des électrolyseurs, augmentation des rythmes de production de l’hydrogène générant des augmentations de productivité, l’équilibre économique devrait être atteint à horizon de 2030–2040.

Sur un plan industriel, où en est-on ?

Les investissements sont massifs et les industries sont déjà en mouvement avec pour exemple :

➡️ Dans la sidérurgie, le groupe suédois OVAKO et l’allemand Thyssenkrupp ont mis en place des procédés opérationnels de production d’acier avec de l’hydrogène vert

➡️ Dans l’agriculture, le producteur scandinave Yara produit des engrais azotés avec de l’hydrogène

➡️ Fin septembre, TotalEnergies, Vinci et Air Liquide ont annoncé la création d’un fond d’investissements visant à générer 15 milliards d’euros de projets dédiés au développement des infrastructures d’hydrogène décarboné.

➡️ Dans les transports, Alstom a lancé son premier train à l’hydrogène.

L’hydrogène, la solution pour la transition énergétique : OUI !

L’équipe Newwell espère vous avoir éclairé sur cet enjeu de transition environnemental et sociétal.

Newwell illustration

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