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Pédagogie et vulgarisation
6/10/2021

Le fret vélique : une voie vers la décarbonation du transport maritime ?

3 min. de lecture
Valérie Lerat
Consultante en développement durable

Le quotidien d’un Français est de nos jours inséparable du commerce mondial. En effet, notre consommation de biens manufacturés compte près de 64% d’importations et cette part atteint 85% lorsqu’il s’agit de biens fabriqués. De plus, la quasi-totalité du transport mondial s’effectue par voie maritime : le transport maritime représente 90% du fret mondial en volume et 80% en valeur.

Cependant, il s’agit d’une source d’émissions de gaz à effet de serre (GES) importante car très majoritairement opéré via des navires gourmands en énergie fossile.

Selon une étude menée par l’Organisation Maritime Mondiale, le transport maritime mondial est à l’origine de près de 2,5% des émissions mondiales de GES et cette part pourrait croître de 50 à 250% d’ici 2050.

Pour faire face à ces prévisions préoccupantes, il est nécessaire de diminuer la part de nos importations (mais cela serait idéaliste de penser que cela suffisant) et de décarboner drastiquement le fret maritime.


Le retour à un mode de transport ancestral, qui pourrait pourtant paraître anecdotique, alimente les espoirs de décarbonation du fret maritime mondial. Le fret vélique (utilisation de l’énergie que va produire l’effort du vent sur des voiles comme moyen de propulsion principal d’un navire) pourrait s’afficher comme une des solutions pour concilier commerce international et réduction des émissions mondiales de GES, aux côtés de l’utilisation de l’énergie solaire ou de navires à hydrogène.


L’utilisation de l’énergie éolienne pour réduire ou stopper l’utilisation de carburant se traduit par trois types de projet : remettre à flot des vieux gréements, concevoir des voiliers-cargo modernes et équiper des navires cargo classiques de technologies nouvelles.


L’armateur français TOWT (Transoceanic Wind Transport) a débuté en réalisant des traversées transatlantiques en affrétant des vieux gréements, qui transportent des produits à forte valeur ajoutée telle que du café ou du rhum.

Peut être une image de course de bateaux, voilier, océan et nature
Source : TOWT


Néanmoins cette belle initiative ne fait pas face aux volumes transportés par la majorité des porte-conteneurs actuels (entre 12 000 et 75 000 tonnes pour des navires long de 100 à 200m en moyenne). C’est pourquoi, TOWT s’est lancé dans la construction d’un voilier cargo de 67,5 mètres de long dont le chantier devrait se terminer fin 2022. D’autres acteurs comme Néoline s’aventurent également dans la construction de voiliers cargo avec le projet d’un navire de 136 mètres de long, 4 200m² de voile et une capacité de 5 000 tonnes de fret.


Le développement de ces différentes technologies (voile rigide pliable, voile rétractable, aile gonflable, cylindre rotatifs …) et l’évolution des méthodes de prévisions du vent, contribuent à l’essor du fret vélique. Cependant, le manque actuel d’échelle industrielle pour le développement ralentit le déploiement massif de ces innovations. Il est donc nécessaire que des investissements de la part de pouvoirs publics et d’acteurs privés se poursuivent pour permettre une décarbonation rapide du transport maritime.

L’équipe Newwell espère vous avoir éclairé sur cet enjeu de transition environnemental et sociétal.

Sources :

[1] https://www.insee.fr/fr/statistiques/4166056

[2] https://storymaps.arcgis.com/stories/7d3a7a1492564cb2aabea79287566745

[3] https://ec.europa.eu/clima/policies/transport/shipping_fr

[4] https://www.journalmarinemarchande.eu/actualite/shipping/michelin-se-lance-dans-la-propulsion-velique

[5] https://www.towt.eu/towt/

[6] https://business.lesechos.fr/entrepreneurs/idees-de-business/0610453043755-towt-neoline-zephyr-et-boree-le-fret-a-voile-largue-les-amarres-342513.php

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